ALCOOL, GÉRANIUMS ET PETITS TRACAS

 

 

 

 

Je vous avais promis

un compte-rendu plus fouillé

de l’événement dramatique

wallon de l’année :

le voici.

 

 

 

 

 

The plot : un mort communique avec Dieu, incarné dans une enveloppe charnelle féminine comme un ongle de gros orteil peut l’être dans les chairs. Toxique, quoi.

Parfois, il peut aussi se rendre visible et audible à certains mortels, mais pas à tous. Au fil des minutes, certains éléments permettent aux plus fûtés – je n’en fais pas partie – de deviner qui a assassiné notre homme.

 

Pour corser le tout, un questionnaire, à remettre durant l’entracte, attribuera des cadeaux à trois spectateurs ayant le mieux cerné l’énigme. Donc, cela tient du Cluedo®, du suspense à la Alfred Hitchcock ou à la Agatha Christie mais aussi du culte de Mani. La lutte entre le bien et le mal, qui doit hanter l’auteur si je peux me permettre une analyse simpliste et osée, prête à Dieu des vertus sataniques et surtout des comportements belzébuthiens.

 

En filigrane, c’est la question du libre-arbitre qui revient.

 

La distribution : un trio de petites pestes (Marie, Stéphanie et Isabelle) interprêtées – avec une spontanéité naturelle ! - par Aurore Navez, Lou Manesse et Virginie Charlier

Un mort (qui est aussi l’auteur de la pièce) = Didier Meeus

Le père et la mère des ados : Bernard Navez et Anne Kamp

Le jardinier et sa femme (qui est la bonne par la même occasion) : Didier Van Bever et Agnès Peresan

Et ... Dieu : Jocelyne Vandendael

 

Bon, je suis épris de théâtre, mais rechigne d’ordinaire un peu devant les « accents belges », surtout à forte consonnance wallonne. Ici n’est pas le lieu pour vous en donner les raisons. Il suffira que je vous signale avoir tenté par trois fois de trouver de l’intérêt à la lecture de « La Mouette » de Tchékov, dans trois traductions différentes ... sans succès. Un beau jour, la Compagnie des Galeries, une troupe tout ce qu’il y a de plus professionnelle, l’avait mise à son répertoire. Et je me suis régalé : c’est effectivement une pièce sensationnelle. Mais mon plaisir fut gâché en partie par l’accent « non-français » de la distribution. Pourtant, a contrario, je goûte normalement peu l’accent « pointu » des Parigots et lui préfère les parlers régionaux, sudistes surtout.

 

Donc, à part dans le cas de la Loute qu’on a élevée comme une petite snobinarde, il m’a fallu composer avec la langue traînante du Brabant Wallon, même si celle-ci a son charme. Et alors, il faut avouer que toute la troupe a réussi un tour de force. Je pense, contrairement au cinéma où c’est le naturel qui fait les bons acteurs (et l’argent qu’on met derrière), que le comédien de théâtre doit réussir une performance expressionniste, frisant avec l’outrance mais restant cependant en-deçà du seuil de l’exagération. Et tous y sont arrivés. Or, la limite est ténue entre le cabotin et le démonstratif.

 

Bravo à tous, et à la mise en scène (+ décors et éclairage) : à aucun moment on n’a eu l’impression d’assister à un spectacle de collège, de patronage ou de « petite troupe amateur ». Vous avez eu du rythme, de l’enthousiasme, de l’humour (et parfois de la deuxième intention).

 

 

Bref, mesdemoiselles, mesdames, messieurs :

vous avez du talent et avez su le travailler.

Merci pour nous tous, les fainéants

qui n’avons fait qu’assister passifs

au résultat de votre opiniâtreté.

Ils ne vous ont même pas demandé

un rappel, pourtant bien mérité, les balourds.

Moi, j’étais debout près du rideau (pour les photos du salut)

et ma seule « clape » n’a pas suffi.

 

 

 

PS : Euh, Aurore et Lou, vous avez été presque aussi admirables que Virginie,

       et c’est un père impartial (hum hum) qui le dit !

 

 

Pour plus de renseignements sur la troupe : ICI. 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Peresan Agnès (vendredi, 26 avril 2013 15:25)

    Au nom de "La Trémentine", merci Mr Charlier pour ces beaux compliments.
    Bien à vous.
    Agnès Peresan (alias Mathilde, la bonne)