L'ARTISAN DANS SON ECRIN

Masashi Iijima en plein travail
Masashi Iijima en plein travail

 

 

 

Ceci est une

bonne journée

pour la

Coume Majou.

 

 

 

 

 

 

 

Cela fait sept ans que je répète à Christine qu’il reste ún restaurant dans le département où je voudrais encore absolument voir les vins du Domaine de la Coume Majou : le Cinquième Péché. Cela ne veut pas dire que nous sommes présents dans tous les autres restaurants de qualité sans aucune exception, mais celui-ci j’y tiens vraiment. La bonne demi-douzaine d’autres tables roussillonnaises où j’ai grand plaisir à m’asseoir ont déjà commandé l’un ou l’autre de nos vins.

 

J’ai déjà mangé, pour le plaisir, au moins dix fois à l’adresse colliourencque, y compris durant son émigration forcée (travaux de rénovation) en résidence à l’Hôtel du Golfe. Cela m’a chaque fois plu, surtout par le côté « frais » et équilibré des plats. Comment vous dire, c’est de la cuisine fusion, sans aucun doute, mais la touche japonaise est là pour alléger le caractère français des compositions, pas pour « l’extrême-orientaliser ». D’habitude, la cuisine fusion franco-japonaise, c’est bon mais c’est toujours la même chose : c’est du sushi avant tout, plus complexe mais néanmoins avec de la sauce soja, des algues et du riz partout. Je caricature un peu. Chez Masashi, on déguste un menu de cuisine gastronomique avant tout, basée sur les produits locaux et les poissons des petits métiers, avec simplement des touches asiatiques à la marge. Dans la fusion classique, quand c’est « tempura », c’est tempura (beignet) avant tout, avec quelque chose dedans. Ici, c’est d’abord un produit, traité en tempura léger et croustillant.

 

Le deuxième point tient au chef lui-même. Il réalisait presque tous ses plats sans aide au début de son installation ici en 2006 (provenant à l’époque de l’excellente Lozerette de Madame Aghulon). A présent, il peut également compter sur de jeunes stagiaires, parfois asiatiques d’ailleurs, qu’il « éduque », maintenant qu’il a assis son statut au fil des années. Il est manifeste qu’il travaille tout le temps mais reste néanmoins disponible et très aimable, toujours avec un sourire et une petite attention, même s’il ne fait pas de longs discours.

 

Depuis qu’Amandine le seconde en salle – et lui a aussi donné des enfants mais cela ne se voit pas au restaurant – il peut se consacrer entièrement à son artisanat. Auparavant, on avait un peu plus de mal à le joindre, même au téléphone, comme si son entourage d’alors l’isolait du monde. A présent, le chef investit entièrement sa cuisine largement ouverte sur la salle et ... Madame Iijima fait le reste, y compris la gestion de la cave à vin. Elle est devenue l’interlocutrice de Christine.

 

Nous avions proposé nos vins à l’ancienne adresse, à une époque où je n’élaborais que peu de vin rosé et pas du tout de blanc. Nous avions aussi fait déguster mes rouges les plus corsés et complexes - diable, on est en face des Collioure A.O.C tout de même ! - mais peut-être ne convenaient-ils pas exactement aux désirs des touristes estivaux, sous le soleil catalan du mois d’août.

 

Cette fois-ci, les vins rouges sont passés à la trappe – on verra en hiver, d’autant que la cave « tourne » - mais le couple a bien aimé ce que nous leur avons montré. Il n’y a pas de place à la carte pour un blanc supplémentaire pour l’instant, surtout qu’un autre 100 % macabeu y trône déjà, mais je suis très heureux de vous annoncer que vous pourrez déguster dès la semaine prochaine du Rosé de Coume Majou chez M. et Mme Iijima, et que notre Rivesaltes grenat y fera également son entrée ... en plein coeur de l’aire d’appellation du Banyuls. On vous le servira même au verre si vous le souhaitez.

 

Cerise sur le gâteau, la prochaine fois que nous serons assis pour pécher là-bas (sans accent circonflexe), j’aurai l’excuse de dire : - « Je suis en clientèle ». Et comme je ne bois que très rarement mes vins au restaurant - ça fait un peu « plouc » - j’aurai le plaisir de choisir ... un Collioure à la carte!

 

Merci de l’accueil, merci de votre confiance et à bientôt,

Masashi et Amandine.

 

 

 

 

PS : ce n’est pas par mesquinerie, mais nous privilégions les tables qui sont nos clientes pour nos repas gastronomiques. Tout d’abord, c’est une manière de les remercier de leur confiance. Ensuite, notre budget est limité et j’essaie quand même de visiter 25 adresses par an : il est normal que ce soit presqu’exclusivement en clientèle. De plus, goûter la cuisine proposée me permet de mieux choisir les cuvées que Christine emportera lors des dégustations suivantes. Enfin, il ne faut pas le crier trop fort mais, très souvent, c’est chez les clients de Christine que la cuisine est la meilleure ! C’est pour cela qu’elle les a retenus.

 

 

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