PAS BELENOS !

Whatever
Whatever

 

 

 

 

 

Parfois plus venimeux

qu'un mamba

- de n'importe quelle couleur -

qu'un cobra d'Egypte

ou du Cap,

qu'une vipère dite

"du Gabon",

qu'un "boomslang",

le whatever nous a rejoints

pour quelques jours.

 

 

 

 

 

 

 

 

Avouons que ce fut pour ma plus grande joie, après 18 mois de séparation.

 

Le whatever se reconnaît à un débit d'élocution très élevé, à un tatouage monochrome de style néo-mahori sur le bras droit et à une croissance physique toujours en cours à l'âge de 30 ans. Il partage avec son frère cadet et certains de ses avant-passés un humour évoluant sur le mode cynique et une grande délicatesse d'expression. Nous y reviendrons.

 

Pour l'heure, je vous fais le récit de notre deuxième visite aux "Ninouninettes", après un passage enchanteur - le mot est bien choisi - conté ICI en 2012.

 

Avant notre arrivée, nous avions passé l'après-midi au contact des magdaléniens de la grotte de Niaux - viste à la fois émouvante sur le plan affectif et touchante sur le plan esthétique - et avons remis le couvert au hameau de Martinat, chez Célia la druidesse et Stéphane la sagesse.

 

Lui, ancien trader en bourse du pays des Helvètes, dont il est un ressortissant quoiqu'il en soit ressorti, gère au jour le jour ... les nuitées d'une chambre d'hôtes TRES accueillante non loin du Château de Montségur. Elle, scientifique doublée d'une littéraire mais aussi d'une ésotérique, termine si j'ai bien compris une formation complémentaire en I.T. mais contribue à l'édidfication des visiteurs en les initiant au chamanisme de tout type, en les baladant entre le réel monotone et le pays des elfes et des lutins, et en illustrant abondamment le riche passé cathare de ce coin éloigné de Septimanie. En fait, on n'est plus totalement dans la zone d'influence de la Narbonnaise, mais encore en plein pays gallo-romain, puis wisigothique, après que nos communs ancêtres celtes eussent dominé toute cette partie de l'Europe.

 

Célia nous a régalés par un cassoulet, à la mode de Toulouse (avec des cocos et les cuisses de canard posées sur l'appareil et non au sein de la masse bouillonnante) puis par un récital transcendental où elle mêlait - comme toujours - quelques informations historiques, folkloriques et mystiques à un abondant mic-mac d'ésotérisme, de traditions fantaisistes et d'amalgame populaire. Il faut dire qu'elle vient d'être ordonnée druidesse par un des grands dignitaires du druidisme irlandais. Je pense qu'elle a atteint un niveau similaire au cinquième dan d'une ceinture noire de judo, ou au trente-troisième degré d'un maître de la Grande Loge, version rite écossais avec tablier bleu, toque rouge et casaque foncée. 

 

Pour cette raison, elle a rempli de Rosé de Coume Majou bien frais une corne de vache consacrée et énergisée par une torsade de cuivre subtilisée à un faisceau électrique d'une éolienne appartenant jusque là aux capitalistes de Veolia. Elle a ensuite magnétisé le tout en invoquant les dieux et les déesses de la prospérité et a garanti à Christine un succès très sensible de son commerce dans les semaines qui viennent. A notre retour hier soir, il n'y avait pas encore de nouvelle commande mais cela ne saurait tarder. Nous avons tous bu de ce vin devenu potion magique et, au cours de la repasse, le whatever n'a pas manqué de nous proposer un "petit coup de corne". J'ai accepté avec enthousiasme car vous savez qu'un petit coup de corne m'amuse, du moment que je peux m'enfiler du vin dans le bignou. 

 

Ensuite, notre hôtesse a ouvert les chakras de tous les participants, ou tout du moins leur version occidentale. Pour moi, elle a eu plus de mal car je ne suis pas bon conducteur de fluide. Si elle l'a "eu dans l'os", pour parler crument, c'est que je suis sous l'emprise de Belenos. Le peu d'Henri Poincarré qui subsiste derrière mes rondeurs se raidissait contre la canne de Druide (version longue, comme les Jaguar achetées par les émirs saoudiens) et encore plus contre la bâton de force moderne (version courte, réalisé à l'aide du programme Panoramix 2000, édition 2014).

 

Célia, dont l'obstination et la conviction méritent tout notre respect, a paraît-il continué à m'influencer à mon insu, mais de son plein gré à elle, même après mon départ. De fait, j'ai dormi 11 heures entre hier soir et ce matin, sans coup férir. Je ne vous dirai pas dans quelle forêt mes onirismes m'ont conduit, Brocéliande ou les Carnutes, ni s'ils furent d'essence onanique ou simplement phantasmatique.

 

Plus sérieusement, si je n'adhère pas trop aux conceptions qui obligent à un "passage" vers un autre monde, et encore moins à leurs tentatives d'explication rationnelle ou au moins expérimentale, toutes les traditions qui nous ramènent 10 ou 20.000 ans en arrière me fascinent. Je ne pense pas pouvoir revendiquer une quelconque expérience en tant que prénéandertalien, mais nos ancêtres plus récents, des amis de Gilgamesh à ceux d'Amonbofis, du roi des Scythes au Gurû Nanak, du temps d'Hérode à la bouteille de Mathusalem et certainement des artistes d'Altamira à ceux de la Madeleine ou des Eyzies, me semblent tout à fait superposables à mes contemporains et à moi-même.

 

Les techniques ont connu des évolutions. Nous souffrons moins dans nos chairs. Nous vivons plus longtemps - trop longtemps si vous me demandez mon avis. Mais notre éthique n'a pas progressé d'un iota, notre connaissance de l'autre et dans une certaine mesure du monde qui nous entoure aurait plutôt régressé et, du moins il me semble, bon nombre d'entre nous présenteraient une souffrance morale accrue.

 

Par Odin et parodie, à tout hasard et par Toutatis, par jeu et par envie, partout et toujours, je prendrai plaisir à ce genre de discussion, autour d'une table et derrière des verres de vin bien pleins, voire une corne consacrée à la main.

 

Merci Célia et Stéphane, merci Patou et Denis, merci Johan et Christine:

j'ai passé une excellente soirée ... à la chaleur de vrais êtres humains.

 

 

 

LES NINOUNINETTES

T° 05.61.64.36.91

 www.les-ninouninettes.net

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Patou (dimanche, 06 juillet 2014 23:15)

    Le ciel ne nous est pas tombé sur la tête. Ouf...